Depuis 1990, les émissions françaises de particules PM2,5 ont été réduites de plus de 60% notamment dans les secteurs résidentiel et tertiaire. Or, depuis plusieurs années, de nombreuses publications attribuent au chauffage au bois, en général, et au chauffage au bois domestique, en particulier, une part très importante des émissions de PM2,5 (43%, en 2021, puis 64% à la suite de la révision des facteurs d’émission proposée par l’étude INERIS-CITEPA).

Mais, les concentrations de particules réellement respirées se distinguent de ces estimations d’émissions de polluants. Ces dernières sont calculées annuellement par le CITEPA dans son inventaire national réalisé selon une méthodologie européenne (EMEP/EEA). Ces données correspondent aux estimations de rejets dans l’atmosphère de particules liées à des activités humaines. Ces résultats ne prenant pas en compte les évolutions et transformations des polluants dans l’atmosphère, il n'y a donc pas de corrélations simples entre les quantités émises et les niveaux de concentrations de ces polluants dans l'air ambiant.

L’avis d’Expert du Laboratoire CERIC (partenaire de l'AGECIC) analyse, sur deux années, les données journalières de concentrations de particules PM2,5 relevées en temps réel par 89 stations de mesures françaises, répertoriées sur le site Geodair.fr, afin d’estimer la part attribuable aux activités spécifiques hivernales dont le chauffage au bois domestique. Le relevé des stations prend en compte les concentrations de particules fines, réellement respirées dans l’air par la population.

En partageant avec vous les résultats de cette étude, nous souhaitons souligner le besoin de soutenir le bois énergie dans le développement de la performance énergétique et dans l’exigence de qualité. Chaleur renouvelable, le bois énergie est une filière à fort potentiel de développement économique qui doit s’inscrire dans le mix énergétique français, tout en contribuant à l’amélioration de la qualité de l’air. 

LES CONSTATS

Constat 1 : La part du chauffage au bois domestique dans les concentrations nationales de particules PM2,5 est inférieure à 22,4%. Elle est largement inférieure aux estimations d’émissions de 64%, chiffre régulièrement communiqué.

Constat 2 : Le nombre d’appareils sur un territoire a peu d’impact sur les concentrations. L’accroissement du parc d’appareils ne rime donc pas forcément avec accroissement des émissions de particules.

Constat 3 : La qualité de l’air des grandes villes est peu impactée par les activités hivernales (donc par le chauffage au bois).

Constat 4 : La topographie et les vents influent sur les concentrations.

LES CONCLUSIONS

Cet avis a démontré que les concentrations de particules PM2,5 issues des activités hivernales, dont une part significative concerne le chauffage au bois domestique, sont proportionnellement 3 fois moins importantes que les estimations d’émissions qui sont communiquées au grand public.

Les mesures déjà prises par le secteur (amélioration continue des appareils, formation des installateurs et qualité du combustible bois), soutenues par le plan d'actions pour réduire de 50% les émissions de particules fines du chauffage au bois domestique [6] ont permis de réduire fortement les émissions de particules (-62% de PM2,5 entre 2000 et 2021), améliorant la qualité de l’air respiré et donc les concentrations mesurées (-48% de PM2,5 entre 2000 et 2021) [7]. Cette dynamique doit se poursuivre notamment grâce à une politique publique adaptée et aux efforts permanents déployés par la filière bois énergie.

LES RECOMMANDATIONS

I_ Communiquer sur les données de concentrations de particules PM2,5 réellement respirées par nos concitoyens

II_ Approfondir les méthodes de calcul des estimations d’émissions

III_ Poursuivre le plan d’actions de réduction des émissions issues du chauffage au bois en France

IV_ Encourager et soutenir l’installation d’appareils de chauffage au bois performants

Pour télécharger la synthèse de l'étude du CERIC ou l'étude complète, cliquez ici.